Ils se souviennent
Certains témoins ont vu passer ce premier groupe, volant très haut, dans la direction nord-sud. Ils étaient attaqués par des chasseurs allemands. Deux de ces chasseurs furent touchés ; l’un d’eux alla s’écraser aux environs de Miniac Morvan, l’autre tomba en flammes entre Lanvallay et Calorguen, son pilote descendit en parachute. Il atterrit aux abords du château de Beauvais en Lanvallay, après avoir été blessé par des soldats allemands qui tiraient dessus à coups de fusil, l’ayant pris pour un pilote américain. Les témoins qui assistaient à la scène entendent encore les vociférations du parachutiste. Les habiles tireurs obtinrent sans doute une belle citation, car il s’agissait, paraît-il d’un commandant qui se rendit sur le lieue du crash le lendemain avec une jambe cassée.

Françis Hervy, l'instituteur et ancien maire de la commune raconte: "Vers quatorze heures (GMT), la formation de bombardiers qui était allée bombarder Rennes revenait dans notre direction, toujours poursuivie par la chasse ennemie. Nous entendions parfaitement le crépitement des mitrailleuses et des coups de canons de 20 mm. Des gerbes de balles traçantes sillonnaient le ciel et certaines passaient au-dessus de nos têtes".

Les doryphores furent tranquilles ce jour là!

Les Instituteurs, Monsieur Hervy se trouvait avec son adjointe, Mlle Chatton et les élèves de l'école auprès de la Butte aux Moulin (où ils avaient l’intention de faire la chasse aux doryphores) . Parmi ceux-ci, Marie-Thérèse: "Nous étions complètement affolés, nous nous sommes couchés dans le blé, sous les arbres au pied d’un talus". La bataille aérienne faisait rage; les chasseurs allemands au nombre de huit à dix, virevoltaient autour des bombardiers qui conservaient parfaitement leur formation et répondaient de toutes leurs armes. " Nous sommes ensuite rentré au bourg, je revins ensuite les débris, il avait là aussi Monsieur Le Curé d'Evran" Ajoute Marie Thérèse.

La mort d'un jeune écolier

Beaucoup de paysans partaient aux champs, à plusieurs kilomètres à la ronde, les balles sifflaient. A l'école de Pleugueneuc, une commune voisine. Ce jour là un jeune élève ne voulait pas venir en classe, un mauvais pressentiment ? André se souvient :

"Il avait l'allure frêle, le regard souriant, mais en cet après midi Jean Briot a été tué par une balle perdue". Tous les élèves de la classe de Pleugueneuc étaient massés derrière les fenêtres au début du combat aérien qui opposait les forteresses volantes américaines aux chasseurs de la Luftwaffe. "j'ai le souvenir confus d'avoir eu les mains sur l'épaule de Jean quelques instants, juste avant qu'une balle perdue ne lui traverse la tête" La panique s'empare alors des écoliers qui détalent vers les quatre bourgs en criant "Jean Briot est mort!" La population de Pleugueneuc très attristée par le drame, assista massivement aux obsèques du jeune malheureux qui aurait dû, quelques jours plus tard, célébrer sa communion.

Une allée située non loin du lieu du drame porte le nom de Jean Briot: ses camarades d'école n’ont jamais oublié...

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